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article 222 de la loi Egalité et Citoyenneté.

29 Jan

Le Conseil constitutionnel vient d’invalider l’interdiction de la fessée qui avait été votée définitivement au Parlement le 22 décembre 2016. Cet article de loi visait à compléter la définition de l’autorité parentale, en excluant « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles ». La pédiatre Catherine Gueguen, spécialiste des neurosciences, auteure de Vivre heureux avec son enfant (Pocket), refusant de rester les bras croisés, a écrit sa colère au Président de la République.

Monsieur le Président,

J’ai récemment publié des ouvrages sur les effets néfastes de la violence éducative ordinaire sur le développement du cerveau des enfants. Les neurosciences savent nous dire aujourd’hui que cette violence éducative est à la source de biens des maux dont souffrent les enfants  et les adultes avec des effets négatifs sur la santé physique mais également sur les capacités cognitives et affectives, sur l’humeur avec des manifestations anxieuses, dépressives, agressives et de la délinquance.

L’intérêt qu’a rencontré mon travail dans l’opinion témoigne de l’attention que bon nombre de parents, d’enseignants et autres spécialistes de l’enfance portent à cette question qui ne se résume pas évidemment à l’interdiction de la fessée, mais à l’interdiction de  toute maltraitance physique et morale.

La violence éducative est un grave problème de société.

La récente décision d’interdire « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles » sur les enfants était un immense progrès et s’annonçait comme étant une mesure historique, majeure de votre quinquennat.

La récente décision du Conseil constitutionnel de censurer cet article de loi est une décision inique. Je ne comprendrais pas qu’une question de cohérence administrative, un vice de forme, justifie de renoncer à une grande avancée sur le plan du droit et de l’humanisme.

Pourquoi devrait-on continuer à considérer comme une agression le fait de frapper un adulte, comme de la cruauté le fait de frapper un animal et comme de l’éducation le fait de frapper un enfant ?

Je vous demande, Monsieur le Président, de tout faire pour que cette décision d’interdire « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles » sur les enfants soit rétablie.

Comme je ne doute pas que vous soyez intéressé par ces questions je vous joins un des mes livres sur le sujet à propos duquel je serai très heureuse d’avoir éventuellement votre opinion.

Soyez assuré, Monsieur Le Président, mes sentiments respectueux.
Catherine Gueguen

 

 
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Publié par le 29 janvier 2017 dans STMS

 

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